mercredi 11 décembre 2013

Bifrost 67


Titre : Bifrost n°67
Auteurs : George R. R. MARTIN et Léo HENRY
Édition : Le Bélial
Illustration : Elian BLACK'MOR
Genre : Science-Fiction, Fantastique
Format : Nouvelles
Parution : 2012
Pages : 185
Prix : 11 euros

Pour ma première chronique de nouvelles d'un Bifrost, j'ai choisi le numéro 67 spécial George R. R. MARTIN. En effet, ceux qui suivent mon blog auront compris l'affection que je porte aux nouvelles de MARTIN suite à la lecture de Chanson pour Lya. Je ne pouvais donc pas passer à côté de ce numéro spécial superbement illustré comportant une réédition d'une vieille nouvelle de science-fiction jamais rééditée auparavant, ainsi qu'une nouvelle fantastique inédite !
La première nouvelle, Retour aux sources de George R. R. MARTIN, nous ramène avec plaisir dans l'univers présenté dans Pour une poignée de volutoines (Chanson pour Lya) à travers la recherche de l'amour d'un contrôleur de cadavres nommé Greg TRAGER. Le texte est assez triste, Greg est assez attachant et j'ai vraiment eu mal au coeur pour lui. À noter que le sexe est très présent sans tomber dans l'excès. J'ai donc bien aimé cette nouvelle, néanmoins il est fort dommage que le titre français révèle une partie de la fin (on s'en rend compte rapidement à la lecture), surtout qu'il ne s'agit pas du titre anglais d'origine !

1997, ou comment les hommes ont perdu la guerre galactique de Léo HENRY nous raconte l'évolution de l'amitié entre Sébastien et Quentin. Ces derniers s'amusaient régulièrement à imaginer de petites histoires de science-fiction entre eux. Le récit réel de leur histoire est ainsi entrecoupé des scénettes imaginaires de leur propre cru. Cette nouvelle est ma foi sympathique mais la fin m'a laissée quelque peu perplexe.

Enfin, nous avons le droit à une nouvelle fantastique inédite de George R. R. MARTIN. Kenny DORCHESTER adore manger mais déteste être obèse, de plus aucun régime n'a fonctionné sur lui. Un jour, il découvre avec stupeur un de ses compagnons de régime ayant fortement minci, tout en ayant l'air de toujours avoir bon appétit ! Le nom de ce régime miracle ? Le Régime du Singe. J'ai adoré cette nouvelle car elle procure un sentiment de malaise de bout en bout ainsi qu'une profonde compassion envers Kenny. Une nouvelle pas très joyeuse encore une fois !

Pour conclure, je vous recommande de lire ce numéro 67 de Bifrost. George R. R. MARTIN nous prouve encore une fois son talent de novelliste ! Et je compte explorer plus avant les écrits de Léo HENRY.

mercredi 4 décembre 2013

Contrepoint


Titre : Contrepoint
Auteur : Collectif
Édition : ActuSF 
Illustration : Roberlan BORGES
Genre : Science-Fiction
Format : Nouvelles
Parution : 2012
Pages : 130
Prix : Gratuit


Contrepoint est une anthologie offerte lors de l'achat de deux livres des éditions ActuSF. Son originalité, hormis son atroce couverture, réside dans son thème qui met au défi les auteurs d'écrire des nouvelles sans conflit ni violence.

Laurent GIDON présente dans une brève Préface intitulée Qu'est-ce qu'on se raconte ? la ligne directrice du recueil ainsi que sa genèse. L'idée de base est particulièrement intéressante et mérite d'être creusée. Une histoire sans violence ni conflit narrée de manière palpitante, pertinente au niveau de la réflexion ou de l'univers proposé, est un défi plutôt difficile et original ! La préface est de plus très engageante et donne fortement envie de lire le recueil, ce qui rend la déception d'autant plus grande...

Pour L'Amour devant la mer en cage de Timothée REY, je vais faire simple : je n'ai strictement rien compris ! Et je l'ai quand même lue jusqu'à la fin mais rien à faire ! L'écriture indigeste, la syntaxe, le style, le vocabulaire étrange, tout cela a contribué à me rendre ce texte totalement opaque. Un mystère, donc.

Le Chercheur de Vent de David BRY est une nouvelle sympathique mais pas très originale je trouve. Une fois la lecture terminée, je ne lui ai pas trouvée d'intérêt particulier.

Petits arrangements intra-galactiques de Sylvie LAINÉ aurait pu me plaire mais la description de la race extraterrestre s'est révélée trop farfelue pour moi et m'a fait décrocher du texte.

Nuit de visitation de Lionel DAVOUST est l'histoire d'un homme mourant dans son lit d’hôpital, tourmenté par un sentiment de culpabilité très ancien à l'égard d'une personne qui vient justement lui rendre visite à ce moment-là. Autant sur la forme il n'y a rien à redire, le style de DAVOUST est magnifique comme d'habitude, autant le fond m'a laissée de marbre.

Concernant Tammy Tout le Temps de Laurent QUEYSSI, comme la première nouvelle, je n'ai rien compris.

Avril de Charlotte BOUSQUET renfermait un fort intérêt potentiel sur la recherche de l'origine de l'Humanité par une cyborg, malheureusement pas du tout exploité. A la place, on a droit à une histoire d'amour qui m'a parue à la fois improbable et quelque peu ridicule, m'empêchant au final d'apprécier le texte.

Permafrost de Stéphane BEAUVERGER est la seule nouvelle réellement bonne de ce recueil ! Elle est empreinte d'une ambiance très prenante, tout en offrant un questionnement pertinent sur la guerre et la paix, un effroyable dilemme entre la survie à long terme d'un peuple et la réalisation d'une utopie pacifiste. Une belle nouvelle donc, mais un peu limite par rapport aux contraintes théoriques du recueil puisqu'il y a justement conflit et violence.

Mission Océane de Xavier BRUCE commençait bien avec la découverte d'un visiteur extraterrestre, mais cette rencontre bizarre et cette fin m'ont laissées perplexe. Je n'en garderai certainement pas un souvenir impérissable.

Et enfin, la dernière nouvelle qui pour le coup m'a vraiment agacée : Semaine Utopique de Thomas DAY. Je l'ai trouvé ridiculement grossière et sans intérêt. Je me demande bien pour le coup quel était l'objectif de l'auteur. Une perte de temps pour moi, n'ayant pas adhéré au ton général du texte bien qu'il soit émaillé de quelques remarques grinçantes qui auraient pu me faire sourire dans un autre contexte.

Pour conclure, le défi proposé par cette anthologie est très intéressant mais malheureusement le résultat n'est pas concluant. Je vous conseille de lire Permafrost de Stéphane BEAUVERGER qui est selon moi la seule nouvelle valant vraiment le détour (même si elle s'écarte un peu des contraintes de l'anthologie).

mardi 3 décembre 2013

Ainsi Naissent les Fantômes - Lisa TUTTLE


Titre : Ainsi Naissent les Fantômes
Auteur : Lisa TUTTLE
Traduction : Mélanie FAZI
Édition : Dystopia Workshop
Illustration : Stéphane PERGER 
Genre : Fantastique
Format : Nouvelles
Parutions VO : 1984-2007
Parution VF : 2011
Pages : 220
Prix : 15 euros


Je vais vous parler, pour changer, d'un recueil de nouvelles fantastique relativement horrifique dont le thème central tourne autour de la femme, l'amour et la maternité. Je l'ai remarqué en librairie tout simplement grâce à sa superbe couverture (je ne connaissais pas l'auteure) ! D'ailleurs, j'en profite pour saluer le travail des éditions Dystopia avant de rentrer dans le vif du sujet.

La Préface de Mélanie FAZI est à mon sens dispensable. Elle y raconte son amour pour l’œuvre de l'auteure qu'elle considère (si j'ai bien compris) comme son mentor ainsi que la genèse du présent recueil.

Rêves captifs explore les espoirs d'une fille séquestrée. L'auteure nous questionne sur la non négligeable capacité de l'imagination à nous préserver de la folie. L'histoire est assez banale mais elle parvient subtilement à basculer dans l'horreur. Une bonne entrée en matière donc.

L'heure en plus la fameuse ! Ne rêvons nous pas tous d'avoir du temps en plus pour nous consacrer à notre épanouissement personnel ? Chris ne demande qu'une heure pour prendre le temps d'écrire et mettre de côté son rôle de mère et d'épouse. Curieusement, son souhait est exaucé et sa maison se retrouve annexée d'une nouvelle pièce hors du temps visible et accessible à elle seule. Sans trop en dévoiler, je peux vous dire que je n'ai pas trouvé plausible son idylle et je n'ai par conséquent pas adhéré à la fin qui en découle. Dommage, l'idée de base était pourtant plaisante.

On commence les brèves réjouissances avec les deux nouvelles suivantes !
Le Remède en question dans cette nouvelle est une sorte de vaccin universel contre toutes les maladies existantes. Le problème est qu'il a un effet secondaire particulièrement dévastateur : tous les enfants à naître des personnes vaccinées perdent leur capacité d'apprentissage du langage. J'ai bien aimé cette nouvelle car elle offre beaucoup de pistes de réflexion autour du langage telles que l'amour, la culpabilité et le bonheur. Je ne sais pas pourquoi l'auteure a décidé de mettre en scène un couple homosexuel, s'il y a de quelconques enjeux mais j'ai apprécié ce choix non conventionnel.

Ma Pathologie est LA nouvelle horrifique du recueil. L'histoire étant très complexe et très perturbante, je ne peux évidemment pas vous en faire un résumé. Cependant, sachez qu'il y est surtout question de ce qu'on est capable de faire par amour (par passion ? par folie ?), en l'occurrence via l'aliénation de son propre corps. J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle pour son étrangeté assez déroutante dont la lecture procure un sentiment indescriptible.

"Mezzo-Tinto" est selon moi un cran en dessous des autres nouvelles. Je l'ai trouvée assez classique et elle m'a laissée de marbre.

La Fiancée du Dragon raconte la quête d'Isobel pour retrouver les deux mois de son enfance qu'elle a oubliés, l'été de ses 12 ans en Angleterre. Il s'agit de la plus longue nouvelle (novella ?) du recueil mais sa longueur est accentuée par le fait que je l'ai trouvée très prévisible. Le titre n'a pas non plus aidé en ce sens aussi je suppose.

En guise de conclusion, Mélanie FAZI nous livre son Entretien avec Lisa TUTTLE portant sur ses inspirations, ses projets, son écriture etc... Je pense que tous les recueils devraient avoir une partie portant sur la genèse de leurs textes, c'est toujours intéressant !

BONUS :
Dans cette nouvelle numérique, la narratrice s'emploie à respecter l'étrange dernière volonté de sa mère : s'occuper  du "bon ami" de sa grand-mère, Le Vieux Monsieur Boudreaux, qu'elle croyait décédé depuis longtemps. Je n'ai rien à dire sur cette nouvelle car elle m'a laissée indifférente.

Pour conclure, bien que j'ai trouvé ce recueil plaisant, mon avis est quelque peu mitigé. De plus, il n'est finalement pas aussi ancré dans le genre horrifique que sa réputation le laissait entendre. Néanmoins, je vous conseille de le lire car certaines nouvelles méritent le détour. Je suis curieuse de voir quel sera le résultat de la collaboration entre cette auteure et George R. R. MARTIN pour Elle qui chevauche les tempêtes... à suivre !


CITRIQ